BERNE - Le casino de Lugano a violé l'obligation de transparence prévue par la loi sur les maisons de jeux. Il n'a pas informé la Commission fédérale des jeux du contrat de location qui le liait à une agence d'intermédiation. Une enquête pénale est envisagée.

La Commission fédérale des jeux ne savait absolument pas que le casino de Lugano collaborait avec une agence d'intermédiation. Cette dernière opérait à l'intérieur de l'établissement, où elle louait un bureau, «à notre insu», a déclaré Yves Rossier, directeur de la commission. «La loi fédérale sur les maisons de jeux prévoit la détention jusqu'à un an ou une amende jusqu'à 500 000 francs pour quiconque viole l'obligation de communiquer toute information à la commission», a précisé M. Rossier. Dans des cas graves, la concession fédérale accordée au casino peut même être révoquée.

«L'obligation de communiquer est impérative et elle n'a pas été respectée en l'occurrence», a-t-il ajouté. En gardant le silence sur cette collaboration - à laquelle le casino vient de mettre un terme - la maison de jeu luganaise a aussi violé l'article 4 de la loi puisqu'il n'a pas fourni «la preuve de la bonne réputation de ses partenaires commerciaux.»

L'affaire qui a suscité l'attention de la Commission fédérale des jeux est liée à d'éventuels cas d'usure au casino de Lugano. Les cas avaient été signalés à la Télévision de la Suisse italienne (TSI) par l'association italienne «SOS racket et usure.»

Selon elle, à l'intérieur même du casino, sept usuriers italiens prêteraient de l'argent à des taux exhorbitants aux joueurs en difficulté. Trois de ces changeurs, dont la responsable de l'agence d'intermédiation, ont été condamnés en Italie pour extorsion et association de malfaiteurs. Ils ont longtemps sévi au casino de l'enclave de Campione d'Italia où ils sont désormais interdits d'entrée.

(source : 24heures.ch)

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LUGANO - Le Casino de Lugano serait la poule aux oeufs d'or d'usuriers italiens. Ils prêtent de l'argent aux joueurs à des taux d'intérêt exorbitants, selon une association italienne contre le racket et l'usure qui les a dénoncé au Ministère public tessinois.

Révélée jeudi soir par la Télévision de la Suisse italienne (TSI) au cours de son émission hebdomadaire d'information, la nouvelle a été confirmée par le parquet tessinois. "Le phénomène existe, nous le savons et avons ouvert un dossier" a indiqué l'attachée de presse du Ministère public.

La dénonciation provient de l'association "Sos racket ed usura" de Milan. "Nous sommes intervenus à Lugano à la suite des plaintes de deux clients victimes des usuriers" a expliqué un responsable de l'association italienne.

"En quelques mois de vérifications, depuis juillet dernier, nous avons relevé la présence d'au moins sept prêteurs qui opéraient au casino de Campione d'Italia avant d'en être interdits d'accès", a-t-il précisé. L'association relève que trois de ces changeurs ont été condamnés par la justice italienne pour leurs activités à Campione d'Italia.

"A Lugano, les usuriers pratiquent un taux d'intérêt de 10 % par jour soit 3600 % par année" a encore souligné Frediano Manzi. Le responsable de l'association affirme que "ces personnes opèrent sans être dérangés à l'intérieur de la maison de jeu qui les traite même avec les égards réservés aux grands joueurs."

De son côté, la direction du casino luganais a déclaré que des contrôles sont régulièrement effectués dans l'établissement: "Nous ne savons rien des faits dénoncés par l'association" a conclu le directeur Marco Baranzelli.

(source : laliberte.ch)

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BERNE - Le Conseil fédéral a introduit des impôts différenciés suivant la situation économique des casinos. Les grands casinos devront verser 40 % du produit brut des jeux, les petits casinos de montagne, 20 %, et les autres établissements de type B, 30 %.

Le Conseil fédéral a tenu compte du fait que les conditions générales et d'exploitation sont moins favorables pour les petits casinos touristiques de montagne que pour les autres maisons de jeux.

Ainsi, les casinos de Davos (GR), St-Moritz (GR), Arosa (GR) et Zermatt (VS) bénéficieront du taux le plus faible. Celui d'Arosa ne sera imposé que jusqu'en juin 2003, les difficultés financières l'ayant obligé à fermer ses portes à cette date.

Les taux d'imposition de base décidés mercredi valent pour les 21 maisons de jeux qui ont obtenu une concession définitive depuis juin 2002 (7 de type A et 14 de type B). Celui de 40 % s'applique aux grands casinos A jusqu'à concurrence d'un produit brut des jeux de 20 millions de francs, et ceux de 20 % et 30 % jusqu'à concurrence de 10 millions. Le taux est progressif au-delà de ces valeurs.

Le produit brut des jeux, soit la différence entre les mises des joueurs et les gains versés par les maisons de jeux, généré par l'ensemble des casinos durant la deuxième moitié de 2002 est estimé à 140 millions de francs, dont 103 millions pour les casinos A et 37 millions pour les casinos B. Il devrait s'ensuivre des recettes fiscales à hauteur de 68 millions (53 millions issus des casinos A et 15 millions des casinos B).

Les chiffres ne sont pas encore connus pour 2003, mais ils devraient être beaucoup plus élevés, selon Ivan Pellegrinelli, de la Commission fédérale des maisons de jeux.

(source : swissinfo.org)

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MENDRISIO - Le casino «Admiral» de Mendrisio (TI) a engrangé 81 millions de francs depuis son ouverture en octobre 2002. La Confédération et le canton se partageront 47 millions, alors que les communes de la région toucheront six millions de francs.

La maison de jeu, qui appartient à 100 % à l'entreprise zurichoise Admiral Casinos & Entertainments AG, en retirera un bénéfice net de six millions. «Mendrisio est de loin le casino à concession B le plus rentable de Suisse», a déclaré le président du conseil d'administration Michele Rossi. Seul Baden (concession A) enregistre davantage de rentrées.

A l'origine, la direction tablait sur un revenu de 60 millions. Les 81 millions sont donc une «bonne surprise», a déclaré M. Rossi. Le nombre des employés est passé de 180 à 241. Les frais de personnel se sont élevés à une vingtaine de millions.

(source : swissinfo.org)

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Casinos, exploitants de machines à sous et Loterie romande se livrent une bataille sans merci pour dominer le marché des jeux de hasard.

En toile de fond, cantons et Confédération se disputent les retombées fiscales.

Au premier abord, on aurait pu croire que la nouvelle loi sur les jeux de hasard et les maisons de jeu allait définitivement régler le sort des machines à sous. Or, tel ne semble pas être le cas.

Le texte, en vigueur depuis janvier 2000, prévoit que d’ici à 2005, seuls les automates basés sur la dextérité du joueur seront encore tolérés dans les restaurants et les salons de jeux. Les bandits manchots dits de «hasard», eux, devront finir leur course dans les casinos de type B.

Le gouvernement voulait ainsi protéger les joueurs, régler la question du blanchiment d’argent et réaliser des bénéfices économiques et fiscaux destinés, entre autres, aux caisses de l’AVS.

Situation plus trouble

Mais sur le terrain la réalité est plus enchevêtrée. Les machines à sous de l’ancienne et de la nouvelle législation se partagent désormais les lieux publics.

Elles y côtoient même un autre jeu d’argent: le Tactilo. Sorte de distributeur électronique de la Loterie romande qui permet au joueur de gratter un «ticket» sur un écran informatique.

Le tirage est immédiat et les gains fréquents. Aujourd’hui, le Tactilo est autorisé dans tous les cantons romands.

Résultat: la concurrence est acharnée entre les divers acteurs de ce marché particulièrement juteux. D’autant que les enjeux dépassent le simple cadre financier.

Des lois et des caisses différentes

En effet, loteries et jeux d’adresse ou de hasard ne sont pas régis par les mêmes lois. Et leurs bénéfices ne tombent pas dans les mêmes caisses.

Les gains réalisés grâce aux jeux d’adresse et aux machines à sous traditionnelles restent dans les mains privées. Ils sont généralement partagés à parts égales entre les exploitants de machines et les cafetiers.

Les bénéfices de la Loterie romande, eux, sont redistribués à des œuvres d’utilité publique. Autrement dit, ils reviennent en partie dans l’escarcelle des cantons.

Pour ajouter à la complexité, il faut se souvenir que les impôts perçus sur les casinos B sont répartis entre la Confédération (60%) et les cantons (40%).

Problèmes de concurrence

Pour Jean-Marc Grosse, directeur du casino B de Fribourg, «la Confédération a voulu assurer une transition douce dans le domaine de la gestion des jeux de hasard afin de ne pas pénaliser les cantons et les entreprises concernées».

Mais à l’arrivée, «les établissements de type B sont désormais en concurrence directe avec des exploitants de machines». Avec en prime des avantages: aucune contrainte dans le domaine des mesures sociales, de la gestion du blanchiment d’argent, et des mises limitées à 25 francs contre 5 dans les automates des casinos.

Pour autant, le patron du casino de Fribourg ne craint pas outre mesure la concurrence des exploitants de machines à sous. Mais plutôt le Tactilo, conçu, selon lui, pour rivaliser directement avec les bandits manchots.

«Les cantons sont seuls habilités à autoriser l’implantation de ces distributeurs de loterie dans les lieux publics. Et ils ne vont pas s’en priver. Car cela leur rapporte de l’argent», déclare Jean-Marc Grosse.

Le Tactilo fait décidément l’unanimité contre lui: du côté des exploitants de machines à sous, on crie aussi au scandale. Car si le gain maximum autorisé pour les machines à sous est de 50 francs, le Tactilo, lui, permet de gagner jusqu’à 10’000 francs en une seule mise!

«Durant des années, la plupart des cantons romands nous ont déclaré la guerre au nom de la protection de la jeunesse», commente le fabricant d’automates Christian Blanquet, directeur de Proms.

«Aujourd’hui ces mêmes champions de la morale défendent leur pré-carré sans se soucier des retombées sociales de ce type de jeu», ajoute-t-il, en dénonçant «un monopole d’Etat où cantons et Confédération s’affrontent pour remporter la mise.»

En clair, on assiste à un combat entre le Tactilo d’un côté et les exploitants des casinos et de machines à sous de l’autre, avec en toile de fond, une lutte fiscale acharnée entre Berne et les cantons.

Dans l’œil du cyclone

Ruth Metzler, ministre suisse de la Justice, à d’ores et déjà prévenu que les autorisations pour le jeu électronique de la Loterie romande pourrait à l’avenir subir quelques restrictions.

Mais la situation n’est pas simple, car le jeu de la Loterie romande est régi par la Loi fédérale sur les loteries et les paris professionnels, alors que les bandits manchots tombent sous le coup de la Loi fédérale sur les jeux de hasard et les maisons de jeu.

Pour Monique Cossali, cheffe de la division Projet et méthode législative à l’Office fédéral de la justice, «la révision de la loi sur les loteries devraient permettre d’éclaircir cette zone d’ombre».

Fiscalité et compétences

Cela dit un groupe d’experts à d’ores et déjà confirmé que le Tactilo appartenait bien au secteur des loteries et non pas à celui de machines à sous.

Par ailleurs, le projet de loi sur les loteries, mis en consultation jusqu’en avril dernier, semble avoir suscité une levée de boucliers

Les résultats ne sont pas encore officiels. Mais, dans les milieux concernés, on affirme déjà que le texte a recueilli une volée de bois vert de la part des cantons, des partis politiques et même des organisateurs de jeux.

L’Union suisse des art et métiers (USAM) estime pour sa part que le projet de loi viserait avant tout à centraliser les compétences de surveillance et d’autorisation des loteries au niveau fédéral.

«Cela reviendrait à instaurer un véritable monopole étatique dans le domaine des jeux», souligne Agathe Tobola Dreyfuss, secrétaire patronale à l’USAM.

Un avis partagé par José Bessard, directeur de la communication à la Loterie romande, qui souligne en outre que la Confédération «cherche à créer une distorsion de concurrence en faveur des casinos».

(source : swissinfo.org/Vanda Janka)

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Entre les horaires et les salaires, il existe de sérieuses tensions au sein de l’établissement.

La nouvelle va sans doute droit au cœur du SIT, le syndicat interprofessionnel des travailleuses et travailleurs. "Nos craintes se sont, hélas, avérées", réagit Ismaïl Türker. Selon des sources internes, entre six et dix personnes ont déjà quitté l’entreprise (dont quatre croupiers) à cause des horaires et des salaires.

Dès l’annonce de l’ouverture d’un casino à Meyrin, après plusieurs péripéties dont seule Genève a le secret, et celle de l’arrivée du groupe Partouche, leader européen sur le marché des casinos, le SIT est intervenu auprès de la direction. Son but: la signature d’une convention collective et l’embauche des anciens employés du Casino de Genève, comme l’avait d’ailleurs assuré à l’époque André Hédiger. "On m’a dit oui mais rien n’a été fait", estime Ismaïl Türker, alors même que le Casino du Lac avait affirmé vouloir donner la priorité aux collaborateurs de la Secsa (Société d’exploitation du Casino de Genève). "A ma connaissance, entre quatre et six personnes seulement ont été réengagées. Il en reste quatorze sur le carreau", indique le secrétaire syndical.

Des chiffres à relativiser toutefois puisque depuis la fermeture du Kursaal de Genève, les nouvelles dispositions de l’ordonnance sur les maisons de jeux sont entrées en vigueur en avril 2002. Conséquence: avec des normes plus strictes en matière de surveillance, les métiers du casino sont devenus plus "spécialisés", excluant peut-être l’engagement d’anciens collaborateurs du défunt Casino de Genève. La Suisse, qui ne connaissait que très peu la profession, a dû faire appel à de la main-d’œuvre étrangère, majoritairement française. "D’accord, continue le secrétaire syndical, mais il faudra quand même m’expliquer pourquoi on a engagé des gens qui n’avaient pas fourni un certificat de bonnes vies et mœurs, indispensable pour travailler dans un casino."

"Rotation énorme"

Aujourd’hui, Ismaïl Türker a entre les mains quatre dossiers d’employés qui viennent de quitter le Casino du Lac. Avec plus de septante, voire quatre-vingts heures par semaine, les journées (et les nuits) doivent être longues... "Surtout, assure le SIT, les salaires sont largement inférieurs à ceux pratiqués au Casino de Genève. De l’ordre de 1000 à 1200 francs de moins. Et il n’y a pas de treizième salaire."

"L’organisation du travail est catastrophique, résume le syndicaliste. Une entreprise de 70 personnes doit avoir un concept de travail, ce qui n’est pas le cas à Meyrin où le taux de rotation du personnel est énorme. Je n’ai jamais vu cela. Des frontaliers n’ont pas eu le temps de recevoir leurs permis qu’ils étaient déjà partis."

"Nous l’avons observé dans d’autres casinos, il y a toujours beaucoup de mouvement de personnel à l’ouverture", rétorque Me Albert Nussbaumer. Un fait confirmé par la Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ). Un proche du milieu syndical nous a aussi avoué qu’à l’ancien Casino de Genève, les salaires des cadres étaient relativement élevés, "dans ce lieu où se pratiquait la politique des petits copains". N’empêche. Selon nos informations, avant même l’ouverture du Casino du Lac, la Commission tripartite avait refusé d’entrer en matière sur des permis de travail, les salaires ayant été jugés trop bas. Les chiffres avaient alors été revus à la hausse. Nous avons tenté de connaître les salaires pratiqués dans les autres casinos suisses, hélas, sans succès, tant la culture du secret est de mise dans ce secteur.


"Peut-être que les croupiers n’apprécient pas notre style"

Me Nussbaumer ne possède pas le nombre exact des employés ayant quitté l’entreprise. Il avance alors quelques hypothèses: "Nous avons fait venir des gens du groupe Partouche pour des périodes d’un, deux ou trois mois afin d’effectuer la mise en place. Peut-être qu’il s’agit de ces gens qui sont partis? Peut-être aussi que des croupiers n’apprécient pas le style du groupe! Je pense notamment à ceux qui n’acceptent pas que les pourboires des tables ne leur soient pas acquis! A Meyrin, nous disposons d’une caisse commune qui est divisée à parts égales: chaque employé vient de toucher 700 francs."

Concernant le treizième salaire, Me Nussbaumer indique s’être inspiré des conditions-cadres existantes dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Et de conclure: "S’il y a quatorze personnes sur le carreau de l’ancien Casino de Genève, il faut nous le dire! Nous sommes encore en phase d’engagement. Quant à ce qui concerne les horaires, ils sont de 42 heures. Peut-être a-t-il fallu donner un coup de collier avant l’ouverture mais les heures supplémentaires seront payées. Que les syndicats nous contactent!" V.Dy.

(source : tdg.ch/VALÉRIE DUBY)

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BERNE - Connues d'avances, les règles auxquelles sont soumis les casinos ne devraient pas être revues. La Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ) pourrait toutefois donner un coup de pouce aux établissements B en relevant des plafonds de mise par exemple.

La CFMJ n'exclut pas pour les kursaals d'autoriser des mises supérieures à 5 francs aux automates et de revoir le rapport entre nombre de tables de jeu et celui d'automates.

Mais, il n'y a pas de raison de revenir sur les deux catégories A et B, ni d'octroyer des réductions d'impôts plus importantes, a déclaré le président de la CFMJ Benno Schneider en présentant son rapport annuel à la presse. Le St-Gallois est resté ferme devant les souhaits exprimés par plusieurs casinos en difficulté - celui d'Arosa (GR) s'est résigné à fermer ses portes -. Les règles du marché doivent s'appliquer.

En 2002, le produit brut des jeux des casinos suisses (300 millions de francs) est resté en-deça des estimations des exploitants. Les maisons de jeu situées en région de montagne ont attiré l'hiver dernier nettement moins de clients que prévu.

D'après M. Schneider, il est néanmoins prématuré de tirer un jugement définitif sur le développement du marché suisse. L'année 2003 s'annonce sous de meilleurs auspices. De janvier à mai, plus de 44 millions de francs ont pû être dégagés.

Selon la CFMJ, les casinos devraient réaliser sur toute l'année un produit brut des jeux de 500 à 550 millions de francs, dont 200 millions devraient échoir à l'AVS ou aux cantons.

L'an dernier, qui a vu la fermeture des anciens kursaals et l'ouverture de 15 des 21 «nouveaux» casinos titulaires d'un concession définitive, les recettes fiscales se sont élevées à quelque 120 millions de francs, dont 90 millions iront à l'AVS. 071710 jul

(source : swissinfo.org)

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AROSA - Le casino d'Arosa (GR) met la clé sous la porte. La maison de jeux au bénéfice d'une concession de type B n'a pas réussi à trouver de nouvel investisseur pour assainir et recapitaliser l'entreprise. La concession d'Arosa disparaît avec le casino.

Le casino d'Arosa est le premier a faire faillite depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les maisons de jeux. La Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ) avait interrompu son exploitation début juin parce que la société responsable Casino Arosa AG ne disposait plus du capital propre nécessaire de deux millions de francs.

Depuis, l'exploitant n'a pas réussi à trouver de nouveaux investisseurs. Les sévères conditions introduites par la nouvelle loi ont fait d'un casino autrefois florissant une entreprise déficitaire, a indiqué à Coire Casino Arosa AG. Pasquale Cunti, CEO et membre du conseil d'administration du casino, a déclaré aux médias que les coûts ont quadruplé depuis l'introduction de la loi. Parallèlement, les recettes ont diminué de moitié. On ne pouvait s'attendre à un tel scénario, a-t-il dit.

La concession B est intransmissible. Les licences ont été réparties à des maisons spécifiques avec des projets spécifiques, a indiqué à l'ats Yves Rossier de la CFMJ.

(source : swissinfo.org)

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Radiohead, Jamiroquai, Yes, Herbert Grönemeyer, The Pretenders et Gilberto Gil seront à l'affiche du 57e Festival de jazz de Montreux. Les organisateurs ont divulgué la liste des invités de la manifestation qui se tiendra du 4 au 20 juillet.

L'affiche illustre le travail d'équilibriste des programmateurs. Ils ont écumé les courants musicaux dominants ou plus aventureux pour composer un menu destiné à alimenter trois scènes et régaler les amateurs de rock, de reggae, de hip hop, de soul, d'électro, de musiques brésiliennes et accessoirement de jazz.

La note bleue occupe principalement la scène du Casino Barrière. Le trio du pianiste Jacky Terrasson s'y produira le 13 juillet, le quartette du guitariste John Abercrombie ainsi que le saxophoniste Charles Lloyd le 17, la vocaliste Cassandra Wilson le 19, et les musiciens romands Pierre Audétat et Jean-François Bovard le 18. Abonné aux vieux routiers du show-business, Montreux accueillera en particulier le groupe The Crusaders qui fera scène commune avec la chanteuse Randy Crawford le 18. Le crooner Tony Bennett est prévu le 14, les groupes de rock Jethro Tull et Yes respectivement le 4 et le 14. Les Texans de ZZ Top animeront la soirée de clôture. Le 8 juillet, l'Auditorium Stravinski, qui abrite la scène principale, recevra le champion suisse des ventes de disques 2002: le rocker allemand Herbert Grönemeyer. Cette salle verra défiler les groupes Radiohead le 5, Morcheeba le 9, Simply Red le 15, Jamiroquai le 16 et les Pretenders le 19.

Trois soirées brésiliennes se succéderont du 11 au 13 juillet. Le public de l'auditorium pourra applaudir par exemple Chico César, Gilberto Gil, Maria Bethânia et Joao Gilberto.

(source : Edicom.ch)

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BERNE - Le Conseil fédéral a octroyé la dernière concession de maison de jeu à la société Casino Engelberg-Titlis SA pour son projet de kursaal à Engelberg (OW). La Suisse aura ainsi sept grands casinos (concession A) et quinze kursaals (concession B).

Lors de l'approbation de 21 projets de maisons de jeu, en octobre 2001, le Conseil fédéral avait décidé d'attribuer une concession supplémentaire de type B dans la région de la Suisse centrale (cantons d'Obwald, de Nidwald et d'Uri). Dans son analyse, la Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ) avait constaté que le marché suisse des maisons de jeu était d'ores et déjà saturé par les concessions octroyées et que la Suisse présentait la densité de casinos la plus forte au monde.

Compte tenu de la volonté du Conseil fédéral d'attribuer une concession supplémentaire à la Suisse centrale, la CFMJ a recommandé l'adoption du projet de kursaal à Engelberg, de préférence au projet de kursaal à Buochs (NW), proposé par la société Casino Vierwaldstättersee SA.

(source : Edicom.ch)

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Le projet de révision de la Loi fédérale sur les loteries et paris suscite une large opposition des cantons et des acteurs du marché du jeu.
Berne (AP) Au terme de la consultation, le projet de nouvelle loi fédérale sur les loteries et les paris soulève une large opposition. Les critiques sont particulièrement vives à la Loterie romande et dans les cantons. Ces derniers redoutent de perdre leurs prébendes alors que les acteurs du marché du jeu craignent pour leur survie. Libéraliser massivement les loteries en Suisse, telle est la proposition d'une commission d'experts fédéraux et cantonaux. La révision de la loi, en consultation jusqu'à fin mars, prévoit d'ouvrir le marché du jeu.

Les grands organisateurs de loterie suisses, dont la Loterie romande, tiennent au statu quo, car l'admission sur le marché suisse de nouveaux acteurs mettrait en péril, selon eux, la distribution dans les cantons de sommes importantes aux associations d'intérêt général. Ces dernières se partagent près de 400 millions de francs chaque année. La Loterie romande se dit menacée dans son existence même par le projet de loi.

La Conférence des directeurs cantonaux en charge du dossier va dans la même direction et plaide pour le maintien du domaine de compétence aux cantons.

Casinos menacés
Le projet de loi n'est pas bien pensé, estime la Fédération suisse des casinos. Il empêche la réalisation d'une politique cohérente pour les jeux de hasard et torpille les objectifs de la nouvelle loi sur les maisons de jeux. Avec cette législation, des jeux relevant typiquement des casinos pourraient se retrouver en dehors de ces établissements. La conséquence serait un élargissement de l'offre qui menacerait l'existence des casinos.

De son côté, Suisse Tourisme craint que les nouveaux casinos ainsi que les secteurs de la culture et des sports ne souffre d'une ouverture du marché illimitée. Par ailleurs, la loi actuelle permet aux cantons d'accroître la concurrence. La Commission de la concurrence (Comco) est également d'avis que les compétences d'octroi des autorisations, de surveillance et de répartition des bénéfices doivent rester en mains cantonales.

Plus de 1,4 milliard de francs
Le marché suisse des loteries et des concours a réalisé un chiffre d'affaires annuel de plus de 1,4 milliard de francs en 2001. Les loteries à numéros ont totalisé plus de la moitié de ce montant. Les trois grandes loteries sont Sport-Toto, SwissLos pour la Suisse alémanique et le Tessin et la Loterie Romande.

(source : Edicom.ch)

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GRANGES-PACCOT FR - Le canton de Fribourg acueille son premier casino. Au bénéfice d'une concession B, il ouvre ses portes à Granges-Paccot. Les joueurs disposeront dans un premier temps de 100 machines à sous, dont les mises sont limitées à 5 francs.

Il y aura également deux tables de roulette anglaise, deux tables de black jack ainsi que deux tables de stud poker, a communiqué la société Accor qui l'exploite. Le «metteur en espace» lausannois Christophe Münster s'est inspiré du carnaval des Bolzes, cher aux habitants de la basse-ville fribourgeoise. Il en a décliné le thème dans toutes les salles.

Le bar-restaurant «Le Rababou» peut accueillir 70 personnes. Son nom est un clin d'oeil au voleur de bois à qui la cité des Zaehringen doit tous ses maux et à qui elle met le feu à chaque carnaval. Le casino dispose également d'une grande salle multifonctionnelle. Cette dernière peut accueillir 250 personnes lors de conférences ou 160 convives à l'occasion de banquets.

Le casino s'est engagé à contribuer au financement des activités culturelles de la région du Grand Fribourg. Il y affectera 50 % de son bénéfice après impôts.

(source : Edicom.ch)

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MONTREUX - Le casino de Montreux, seul établissement romand à avoir des grands jeux, ouvre ses portes le lundi 24 février 2003 à 11 heure. Les visiteurs y découvriront 300 machines à sous, douze tables de jeux, un bar et un restaurant. L'investissement se monte à 42 millions de francs.

Pour l'heure, seul l'aménagement de l'ancienne salle des spectacles du casino est terminé. L'endroit a été transformé sous la direction du décorateur Jacques Garcia, a expliqué Stéphane Perrin, président du conseil d'administration du Casino Barrière de Montreux.

Le reste de l'établissement comme l'extérieur du bâtiment sont encore en travaux, en principe jusqu'en été. Les clients pourront alors accéder à un salon de jeux privé pour des mises importantes, à deux restaurants supplémentaires, un deuxième bar et des boutiques. Une grande salle de 1500 places pourra recevoir des banquets et des concerts.

Les machines à sous occupent le centre de l'espace de 2000 mètres carrés. Elles sont encadrées par le restaurant, le bar et les tables de jeux: douze roulettes anglaises, quatre «black-jack» et deux «stud poker».

Pour l'ensemble du projet d'une surface totale de 10 000 mètres carrés, l'investissement se monte à 42 millions de francs environ. Dès la troisième année d'exploitation, le groupe Barrière espère 1,3 million de visiteurs par année, engendrant un chiffre d'affaires de 87 millions de francs.

Le casino de Montreux emploie actuellement 160 personnes. «En juillet, nous atteindrons un effectif de 220 employés environ», a précisé Pierre Zeender, directeur des ressources humaines. L'ensemble des 70 anciens salariés de l'établissement a été réengagé.

(source : edicom.ch)

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COURRENDLIN - Tous les braqueurs du casino de Courrendlin dans le Jura sont sous les verrous. Neuf personnes ont ainsi été inculpées de brigandage ou de complicité de brigandage. Aucun employé du casino ne figure au nombre des personnes arrêtées.

Deux personnes ont été relâchées car elles ne présentent aucun lien avec l'infraction, a indiqué la juge d'instruction Geneviève Bugnon dans un communiqué. Onze personnes dont trois femmes ont été arrêtées au cours de l'enquête. Sur les neuf personnes écrouées, une est d'origine suisse, deux ont été naturalisées et les six dernières sont originaires de pays de l'ex-Yougoslavie.

Les perquisitions ont permis de saisir l'arme avec laquelle le chef croupier a été gravement blessé, un revolver Magnum, de même que des munitions, une grenade à main, diverses armes d'alarme et factices, des masques à gaz, une paire de menottes, des cagoules et des pieds de biche, notamment.

L'état de santé du croupier s'est amélioré, mais reste encore fragile. Il est toujours hospitalisé. Il a pu être entendu au début de l'année.

La plupart des personnes arrêtées résident dans le canton du Jura ou le Jura bernois, les autres dans le canton d'Argovie. Les auteurs présumés sont âgés de 20 à 25 ans. Sur les 170 000 francs dérobés, 17 000 francs avaient pu être retrouvés. Le chef croupier avait été agressé par quatre hommes alors qu'il quittait le casino jeudi 28 novembre vers 05h00. Les malfaiteurs l'avaient frappé et lui avaient tiré dessus. Ils l'avaient ensuite emmené de force dans le casino et contraint à ouvrir le coffre, avant de le menotter à un tuyau pour l'empêcher de donner l'alerte.
(SDA-ATS\/uc rz ger bas/c5swi ju jus div fin)

(source : .edicom.ch)

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PORRENTRUY - La police a arrêté dix personnes soupçonnées d'avoir participé au cambriolage du Casino 138 à la fin novembre à Courrendlin, dans le Jura. Le chef croupier blessé lors de ce braquage est toujours à l'hôpital.

Deux des dix personnes arrêtées n'ont été appréhendées que le jour de l'an, a indiqué Geneviève Bugnon, la juge d'instruction cantonale. Activement recherchés, ils semblent avoir joué un rôle prépondérant dans le braquage.

La plupart des personnes arrêtées résident dans le canton du Jura ou le Jura bernois, les autres dans le canton d'Argovie, a précisé la juge d'instruction. La majorité sont originaire d'Ex-Yougoslavie et certains sont suisses. Les auteurs présumés sont âgés de 20 à 25 ans, a ajouté Mme Bugnon.

Par ailleurs, la police a aussi saisi plusieurs armes dont l'une pourrait avoir servi à blesser l'employé du casino. L'analyse balistique est en cours. Sur les 170 000 francs dérobés, 17 000 francs ont pu être retrouvés.

L'enquête se poursuit alors que la police n'a toujours pas pu entendre le témoignage du chef croupier blessé. Il avait été agressé par quatre hommes alors qu'il quittait le casino jeudi 28 novembre vers 5h00. Les malfaiteurs l'ont frappé et lui ont tiré dessus avec une arme à feu.

Ils l'ont ensuite emmené de force dans le casino et forcé à ouvrir le coffre, avant de le menotter à un tuyau pour l'empêcher de donner l'alerte. C'est un ouvrier qui a découvert le malheureux et donné l'alerte.

(source : Edicom.ch)

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LUGANO - Trois semaines seulement après l'ouverture du casino de Lugano, le directeur Bert Westermann a été licencié. Des divergences de vue sur la gestion de l'entreprise sont apparues entre les différents partenaires, a indiqué l'établissement. (SDA-ATS\/hl tu dng/ti fin div)

(source : Edicom.ch)

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ZERMATT - Le Valais a désormais ses deux casinos. Après Crans-Montana, celui de Zermatt a ouvert ses portes à 18h00. Au bénéfice d'une concession B, il propose aux joueurs 100 machines à sous, quatre tables de roulette et deux tables de black jack. Il devrait enregistrer un revenu brut annuel de 11 millions de francs. Les mises maximales ont été fixées à 200 francs pour la roulette et 500 francs pour le black jack. Les montants sont moins importants que ceux autorisés à Crans-Montana où la mise peut aller jusqu'à 3600 francs à la roulette et 1000 francs au black jack. Les deux casinos valaisans qui avaient obtenu une concession B sont ainsi ouverts. Celui de Crans-Montana a commencé ses activités en juillet dernier.

(source : Edicom.ch)

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BERNE - Les accros de la roulette et du bandit manchot ont permis à la Confédération de verser 60 millions de francs à l'AVS en 2001. En tout, les 23 casinos suisses ont généré des gains pour environ 300 millions de francs dont 40 ont été reversés aux cantons.

Compte tenu des allégements fiscaux accordés par le Conseil fédéral, la recette fiscale de 2001 s'est élevée à environ 100 millions de francs, selon les chiffres publiés dans le 2e rapport de la Commission fédérale sur les maisons de jeu (CFMJ) et approuvé par le Conseil fédéral.

Le casino qui a rapporté le plus est celui de Baden avec 45,9 millions. Suivent Lugano (31,5 millions) et Locarno (25,5 millions). Les parents pauvres sont les casinos de Bad Ragaz (8808 francs), Montana (2600) et Schaffhouse (2200). Ces établissements n'ont obtenu leur concession de type B qu'en octobre de l'an dernier.
(SDA-ATS\/nt ac jc/c5swi div reg fin soz)
© ATS

(source : edicom.ch)

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Campione, village italien perdu dans les terres suisses, est un havre pour les grandes fortunes milanaises... et les autres.

S'il n'y avait pas l'inscription « Campione d'Italia » sur l'arche en pierre marquant l'entrée dans le village, le visiteur ignorerait qu'il quitte le territoire suisse pour l'Union européenne. Coincée entre le lac de Lugano et la montagne, Campione est une anomalie, une minuscule enclave italienne de 2 kilomètres sur 800 mètres à l'intérieur de la Confédération helvétique. Il n'y a pas de douane, les 3 000 Campionais utilisent le franc suisse, et même les policiers italiens circulent dans des automobiles immatriculées en Suisse.

La principale spécialité de ce caillou inconnu est d'être un paradis fiscal. Campione vit exclusivement de son casino, le plus important d'Italie, installé à quarante-cinq minutes de Milan. L'enclave italienne a même demandé au célèbre architecte Mario Botta de lui édifier une maison de jeux pharaonique, pour accueillir chaque année un demi-million d'adeptes de la roulette, du black jack ou du chemin de fer. Coût des travaux, achevés normalement en 2005 : 100 millions d'euros.

Le non à Mussolini

Campione est entrée dans l'Histoire en 777, lorsqu'un riche marchand lombard cède ses oliviers et ses vignes au monastère milanais de Saint- Ambroise. Une donation confirmée par Charlemagne en 790. Résultat : quelques siècles plus tard, ce bout de terre ne rejoindra pas la Suisse comme le reste du Tessin en 1512. Depuis, les Suisses n'ont pas ménagé leur peine pour annexer ce minuscule village, qui comptait moins de 300 âmes au siècle dernier. En vain. Campione a su tirer avantage de sa curieuse situation géographique (elle n'est qu'à une quinzaine de kilomètres de la frontière italienne). Ainsi, en 1944, protégée par la neutralité suisse, elle fut la seule commune de l'Italie du Nord à refuser la République sociale italienne de Mussolini.

Tirant profit de cette situation peu commune, les Campionais bénéficient, aujourd'hui, d'une incroyable mansuétude fiscale. Pas d'impôts locaux, pas de taxes, et la quasi-obligation d'ouvrir des comptes en Suisse, protégés par le secret bancaire, et donc hermétiques au fisc italien. « Seule difficulté pour s'y installer, les autorités sont tatillonnes avant de vous accorder un permis de séjour. Pour éviter d'accueillir des résidents fictifs, pendant deux mois elles contrôlent votre présence jour et nuit », souligne l'un des rares Français installés dans l'enclave. En revanche, un demi-millier de riches Allemands se sont établis à Campione. Quelques Russes fortunés commencent également à lorgner ce paradis fiscal italien. En novembre 2001, perquisitionnant dans les locaux de la société Al-Taqwa, à Lugano, soupçonnée de financer l'organisation d'Oussama ben Laden, les policiers suisses avaient été contraints de demander l'aide de leurs collègues italiens. Youssef Mustafa Nada et Ali Ghaleb Himat, deux des dirigeants d'Al-Taqwa, occupaient deux des plus belles villas de Campione, avec vue panoramique sur le lac.

Toute la vie de la bourgade tourne autour du casino municipal. « La légende dit que le fichier des joueurs pourrait, s'il était publié, faire sauter le nord de l'Italie », jure l'avocat Edouard Chambost, auteur d'un « Guide des paradis fiscaux ». Avec un chiffre d'affaires estimé à 120 millions d'euros, le casino de Campione serait le plus prospère de la péninsule, loin devant ceux de San Remo et de Venise. Il a été le premier à accueillir des machines à sous.

Longtemps hostile aux maisons de jeu, la Suisse s'est décidée l'année dernière à accorder 21 concessions de casino sur son territoire. L'enclave italienne aura bientôt trois rivaux directs, installés à Lugano, Mendrisio et Muralto, dans le canton du Tessin. « Mais on ne concurrence pas Campione ! » lâche avec un sourire Marco Mariotti, responsable du marketing, faisant allusion aux deux dernières nouveautés : « Ils ne proposeront pas, comme nous, le Video Poker et le Royal Ascot ! »

(source : lepoint.fr/Ian Hamel)

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Toutes les procédures sont-elles respectées? Les flux d'argent sont-ils surveillés? Avant leur ouverture, les casinos sont passés au peigne fin. Du contrôle des accès à la prise en charge des joueurs pathologiques, la commission fédérale met son nez partout. Reportage en Argovie.

Ils sont les premiers clients et déjà les plus pénibles. Par équipes de quatre ou cinq, les membres de la Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ) visitent, à la veille de leur ouverture les nouveaux casinos de Suisse. Après l'octroi des concessions, annoncé par le Conseil fédéral en octobre dernier, ils ont la charge de délivrer l'«autorisation d'exploiter», ce document qui est le véritable sésame des jeux d'argent, car lui seul permet de recevoir les joueurs, de distribuer les cartes et de faire tourner roulettes et machines à sous.

L'inspection dont dépend sa remise occupe une journée entière et n'a rien d'une formalité. Premier casino A en activité en Suisse, depuis le 27 juin, Lucerne a franchi l'obstacle, mais Crans-Montana, par exemple, a dû repousser son ouverture et Interlaken limiter la sienne aux tables.

Mercredi, c'est le Grand Casino de Baden qui était passé à la loupe. Titulaire de l'unique concession délivrée pour toute la région zurichoise, il se profile comme le numéro un du pays, aligne 265 machines et 23 tables proposant 7 jeux différents, espère quelque 1500 visiteurs par jour, et prévoit plus de 100 millions de francs de revenus bruts par an. Une grosse machine, qui vit son dernier rodage. A deux minutes de la gare, au cœur d'un grand parc, le Kursaal historique de 1875, agrandi et transformé, était encore une ruche avec son hall livré aux derniers peintres et décorateurs.

Interdits de jeux

Dans la grande salle bleu nuit qui abrite les tables, l'ambiance était en revanche feutrée. Dès 8 h 30, croupiers, caissiers et directeurs des jeux ont commencé leurs activités, aux ordres des inspecteurs de la CFMJ. «On commence par la roulette française, faites l'ouverture.» Check-list à la main, Markus Huber observe l'arrivée des jetons, le déverrouillage de la table, réclame une vérification de sa parfaite horizontalité, expérimente diverses situations de jeu. Rare occasion de voir jetons en main un homme qui, comme ses collègues et tous les employés des casinos suisses, est interdit de jeux dans son pays.

«L'objectif, explique-t-il un peu plus tard, est moins de vérifier l'habileté des croupiers que leur maîtrise de toutes les procédures.» En matière de jeux d'argent, le maître mot du contrôle est «traçabilité». Une salle de casino en ébullition peut évoquer le comble du brouhaha désordonné, il ne faut pas pour autant y perdre le cheminement du moindre franc. Règle de base: on peut acheter des jetons un peu partout, mais seules les caisses les retransforment en espèces. Dans le trésor, chaque table dispose de son propre compartiment et fait comptabilité à part. A tout moment, tout doit correspondre. D'accord, la richesse se crée (celle du casino d'abord), mais surtout rien ne se perd.

Tentative de triche

Juriste, Roman Vanek teste de son côté la roulette américaine en cherchant une faille dans son système de doubles jetons. Sur la table, chaque joueur se voit attribuer une couleur et décide de la valeur de ses jetons. «Et que se passe-t-il si j'en garde quelques-uns et que je reviens plus tard en réclamant une valeur plus élevée?» «Le nombre des jetons est contrôlé; dès qu'un manque apparaît, cette couleur aura durant toute la soirée la valeur la plus basse. Et si le client revient un autre jour, il sera évident qu'il y a des jetons de trop.» Allemand comme 70 autres croupiers de Baden (sur 200 employés des jeux), le responsable des tables, Udo Herbst, ne se démonte pas. A l'instar de son collègue Ernesto Sommer, qui s'occupe des machines à sous, il a une longue expérience, et l'on ne résiste pas à dire qu'à eux deux ils font la pluie et le beau temps dans le casino *.

Le royaume d'Ernesto Sommer c'est le sous-sol. Ici trônent les 265 machines, enfin similaires à celles que l'on peut trouver partout ailleurs dans le monde. Finie la «phase d'adresse» et la fréquence régulière de paiement qui étaient des spécialités helvétiques. Désormais, seul le hasard génère le gain, et il est d'ailleurs seul à en avoir le droit. Pour s'en assurer, Guido Bertschy et Jean-Jacques Carron, tous deux ingénieurs de formation, sont les yeux de la CFMJ dans la salle. Ce mercredi, toutes les machines tourneront, et toutes livreront donc des données au système central. «Nous traquons les concordances entre les chiffres des compteurs électromécaniques, qui doivent être relevés, et les données électroniques.» Double sécurité toujours. Sans compter les caméras qui, comme dans tout le casino, surveillent les mouvements.

Sécurité intraitable

Où mènent ces caméras? Les hommes de la CFMJ le verront seuls. Chef de la sécurité, Carlo Bossotto, est intraitable: «Pas de journaliste dans le secteur réservé aux employés.» Son concept étant entièrement basé sur l'étanchéité des zones et des circulations – employés et clients ne se croisent que dans les lieux de jeux – il s'y tient. On saura seulement que la salle de surveillance est occupée 24 heures sur 24, et que les croupiers peuvent toujours l'alerter. Au moindre doute, les images du moment litigieux sont conservées, décortiquées et peuvent être montrées aux clients. Au total, 10% des effectifs du casino sont affectés à la sécurité.

Dernier point névralgique, l'entrée. Pour pouvoir jouer, chaque client doit présenter une pièce d'identité et son nom passe à travers l'ordinateur qui vérifie s'il n'est pas interdit. Surprise! Une erreur de date de naissance et le système laisse passer un employé auquel sa fonction ferme les jeux: «En décidant d'enregistrer davantage de paramètres que nos exigences de base, ils semblent s'être compliqué la vie. Cela mérite réflexion», commente Roman Vanek.

Toujours des rectifications

L'inspection approche de sa fin. Toujours détendu, Ernesto Sommer dit n'y avoir rien trouvé de désarçonnant: «Nous avons travaillé très professionnellement, nous étions prêts», juge le responsable des machines à sous. Il est vrai que, depuis le début de la procédure de concession, Baden fait figure de premier de classe. Résultat? Autorisation d'exploiter accordée, mais quelques rectifications sont quand même demandées ici et là. «Que ce soit pour le casino qui a tout intérêt à fonctionner le mieux possible, ou pour le contrôleur que nous sommes, l'inspection est utile. Toutes celles que nous avons faites ont conduit à des améliorations», commente Yves Rossier, directeur de la CFMJ. D'ici à fin août, Berne, Arosa, Schaffhouse et à nouveau Interlaken et Crans-Montana passeront à leur tour la visite.

*En allemand, Sommer et Herbst signifient respectivement été et automne.

(source : letemps.ch/Laurent Busslinger)

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