Le meilleur dealer de Suisse révèle ce qui se passe vraiment au casino

Lundi 22 septembre 2025

Média : swisscasinos.ch

Propos recueillis par Marcel Urech pour le journal 20min.ch

À la table de roulette et de black-jack, personne ne peut tromper Christoph Boo. 20 Minuten a rencontré le gagnant du championnat suisse des dealers pour une interview.

À retenir

  • Christoph Boo, le meilleur dealer de Suisse, a déjà reçu 1000 francs de pourboire.
  • Son service commence souvent à 19 heures, il rentre alors à 4 ou 5 heures du matin.
  • L’idée selon laquelle il faudrait être un professionnel de la roulette ou du black-jack pour jouer au casino est fausse, affirme Boo.

Luxure, glamour et gros gains : voilà comment les films hollywoodiens présentent les casinos. Mais cela correspond-il vraiment à la réalité ? 20 Minuten a rencontré le meilleur croupier de Suisse : Christoph Boo, vainqueur du championnat suisse des dealers, parle de son salaire, des pourboires et de la vie de croupier.

Christoph Boo, comment devient-on le meilleur croupier de Suisse ?

Pendant mon apprentissage comme laborantin en physique, j’ai atteint ma majorité et je suis allé dans un casino. J’ai vu les croupiers et j’ai été fasciné par leur dextérité, leur jeu avec le public et l’ambiance. J’ai donc décidé de suivre une formation de croupier au Casino de Bâle.

La formation de base a duré six semaines. La sélection était difficile, beaucoup échouaient très tôt. Certains se blessaient presque aux doigts, d’autres comprenaient trop lentement ou manquaient d’affinité avec les chiffres.

Championnat suisse des dealers

Pour la première fois depuis six ans, le championnat suisse des dealers a eu lieu à nouveau le 19 mai. 17 croupiers issus de dix casinos ont concouru au SwissCasino St. Gallen. Voici les quatre meilleurs :

  • 1er place : Christoph Boo, Swiss Casino Zurich
  • 2e place : Kamila Pieprzka, Grand Casino Lucerne
  • 3e place : Andrea Piergiacomi, Casinò Lugano
  • 4e place : Orélian Bonel, Casino Crans Montana

Et ensuite, vous avez commencé à travailler dans un casino ?

Oui, en 2009 à Bâle. Au début, ce n’était pas facile. J’étais assez lent et j’avais souvent besoin de l’aide des superviseurs. On ne devient un bon dealer qu’après deux ou trois ans d’expérience.

Combien gagniez-vous au début de votre carrière de dealer ?

Environ 5000 francs par mois, plus des indemnités de nuit. Il y avait en plus un treizième salaire et une part des pourboires.

Les pourboires représentent-ils une grande part du revenu ?

Non, je reçois quelques centaines de francs de pourboire par mois. Les pourboires vont dans une caisse partagée entre les employés du casino. Un jour, un client a gagné 136 000 francs à la roulette et a donné 1000 francs de pourboire. Mais il y a déjà eu des gains de plusieurs millions avec des pourboires à six chiffres.

Vous travaillez maintenant au Swiss Casino Zurich. Avez-vous demandé une augmentation après avoir gagné le championnat ?

Non. En 2022, j’ai déjà remporté le championnat européen des dealers, et je suis déjà dans la plus haute catégorie salariale. Pour gagner plus, je devrais prendre un autre rôle dans le casino. Mais je ne veux pas, je suis heureux aux tables de roulette et de black-jack.

Qu’est-ce qui fait, pour vous, l’essence du métier de croupier ? La tension, les grosses mises, le jeu ?

Oui, mais aussi l’ambiance et l’interaction avec les clients. Au début, j’étais un croupier très technique, je voulais distribuer le plus vite et le plus précisément possible. Il m’a fallu deux ans pour être satisfait de ma dextérité. Ensuite, j’ai commencé à plus communiquer et à davantage interagir avec les clients. Un bon croupier est aussi un bon animateur.

À quoi ressemble votre quotidien ? Code vestimentaire strict, beaucoup de nuits de travail et dormir quand les autres sont réveillés ?

C’est assez juste. Mon service commence souvent à 19 heures, je rentre à 4 ou 5 heures du matin. Je travaille souvent le week-end. Voir mes amis est difficile, la vie sociale en pâtit.

Dans les casinos, il y a aussi des joueurs dépendants. Un croupier doit-il intervenir s’il voit qu’une personne perd beaucoup d’argent ?

Nous recevons une formation pour reconnaître les signes précoces de dépendance au jeu. Certaines observations doivent être signalées à notre responsable social, qui prend les mesures nécessaires. Par exemple, j’ai déjà signalé un joueur qui voulait emprunter de l’argent à un autre client. Cette personne a alors été évaluée et a dû être interdite dans tous les casinos et offres de jeux en ligne en Suisse. La protection des joueurs est obligatoire en Suisse et plus stricte que dans la plupart des pays.

Malgré tout, les casinos vivent de l’argent que les clients perdent. Les dealers culpabilisent-ils parfois ?

Pas vraiment. Nous sommes une offre de divertissement, que les clients « paient » par les meilleures chances de la banque. Nos habitués le savent – et reviennent quand même volontiers pour se divertir.

On dit souvent que les croupiers sont bons en maths. Est-ce vrai ?

Il y a du vrai. Les chiffres sont importants dans notre métier, beaucoup sont bons en calcul mental. Ceux qui veulent être parmi les meilleurs s’entraînent.

À propos de calcul : combien essaient de tricher au black-jack ?

Ce qu’on voit dans les films hollywoodiens n’a pas grand-chose à voir avec la réalité. Il y a très peu de clients qui essaient de tricher. C’est aussi difficile, les casinos détectent aujourd’hui la plupart des astuces.

Mais pas toutes. Une bande chinoise a récemment escroqué le Swiss Casino Zurich de 143 485 francs. Comment est-ce possible ?

Grâce à une arnaque ciblée et préparée. Mais le groupe a commis une erreur : il est revenu. Nous avions déjà compris le stratagème. Ce jour-là, j’étais superviseur de table. Nous les avons laissés rejouer, puis la police est intervenue et les a arrêtés.

Comment les clients essaient-ils de tricher ?

Il est déjà arrivé qu’un client pose discrètement une grosse mise après que la bille de la roulette soit tombée. Ou qu’un joueur affirme soudain que je ne lui ai pas assez payé.

Vous êtes-vous déjà fait avoir ?

Oui, mais ce genre de petits trucs ne marche plus. Tout est sous vidéosurveillance. Si quelque chose m’échappe, je reçois un appel des superviseurs qui me le signalent.

Que faites-vous si vous remarquez qu’un client veut tricher ?

J’informe la supervision sans que les clients s’en aperçoivent. Puis je continue à distribuer normalement. En aucun cas je ne confronte le client. La suite est décidée par la sécurité.

Qui s’assoit en réalité à la table de black-jack ? Quel genre de personnes ?

Les clients viennent de tous horizons. Il y a des jeunes, des vieux, des femmes, des hommes, des polis, des impolis, des généreux, des radins, et tout ce qu’il y a entre. Récemment, un client a même fêté son 100e anniversaire chez nous.

Beaucoup pensent que les casinos imposent aussi un code vestimentaire strict aux clients. Est-ce vrai ?

Non, c’est fini depuis longtemps. L’idée selon laquelle il faut être un professionnel de la roulette ou du black-jack pour jouer est aussi répandue. Mais ce n’est pas vrai – les débutants sont les bienvenus. En semaine, les croupiers ont généralement le temps d’expliquer les jeux aux clients.

(source : 20min.ch/Marcel Urech)




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